By Maurice Legoy
Il serait fastidieux de répertorier tous les résultats des recherches qui ont donné lieu à une interprétation tendancieuse ou erronnée par les tenants de l’hypothèse lipidique, qui a été à la base de ce qu’est devenue l’alimentation de nos amis Américains, ainsi que ceux des enquêtes effectuées sur les populations ayant gardé leur alimentation traditionnelle, et dont les résultats embarassent fortement les “dictocrates du régime” (Sally Fallon).
Bornons nous à considérer ce qui se passe en France et à expliquer ce qu’on baptise le “French Paradox”. Malgré une consommation de graisses saturées considérable sous la forme de beurre, de crème, de fromages, d’oeufs, de foie, de viande grasse et de charcuteries riches (pâtés, saucisses), les Français ont un pourcentage de maladies cardio-vasculaires bien plus faible que les Américains: 145 infarctus par pour 100.000 habitant d’âge moyen contre 315 en Amérique. Dans le Sud-Ouest de la France, où le foie gras, les confits et la cuisine à la graisse d’oie sont des éléments incontournables du régime alimentaire, il est seulement de 80 pour 100.000 par an, 4 fois moins qu’aux Etats-Unis. Il est vrai que les Crétois font encore mieux avec seulement 38 cas pour 100.000 habitants.
En matière de produits laitiers, le Français a consommé, en l’an 2000, 8,3 kg de beurre, 23,6 kilos de fromages, 3,9 kilos de crème et 75,5 litres de lait, soit l’équivalent de 14,8 kilos de graisses butyriques. Près de 2 fois plus que les 8,3 kg de l’Américain (1,9 kg de beurre, 13,1 kg de fromages, 3,7 kg de crème et 98,9 litres de lait). (source CNIEL)
Naturellement, les produits laitiers ne sont pas responsables à eux seuls de cette heureuse situation. En fait, la France n’est qu’un des élèves les plus doués du “paradoxe méditerranéen”, dont le paradygme reconnu est le régime crétois. “Un manichéisme simplificateur en attribue le bénéfice exclusivement à l’huile d’olive.” écrit Jean-Marie Bourre de l’Inserm, dans une brochure du CERIN. “Or, celle-ci ne saurait expliquer la totalité du ” Paradoxe Français “. Ne serait-ce que parce que cette huile ne fournit que… 2 % environ des calories dans la ration alimentaire des Français ! Cette quantité est trop faible pour tout expliquer; pour agir en quantité si restreinte. Il faudrait qu’elle ” recèlât un médicament ” (comme l’huile de poisson qui est riche en oméga-3), mais il y a sans doute longtemps qu’il aurait du être découvert. L’acide oléique qu’elle contient (comme de multiples autres aliments) est certainement intéressant, sinon obligatoire ; sa présence éviterait la consommation d’autres graisses, pensent certains.”
Il reste qu’en Crête pousse encore plus que dans les autres pays du pourtour méditerranéen une plante sauvage particulièrement riche en omega-3. Les poules s’en régalent, comme s’en régalent aussi limaces et autres animalcules, dont les poules en liberté se régalent aussi… On verra plus loin ce qu’il en résulte pour la composition de leurs oeufs.
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